Avez-vous une sensibilité à fleur de peau ? Peut-être faites-vous partie de ces personnes ayant la capacité de détecter les moindres changements émotionnels de votre entourage ? Vous retrouvez-vous dans l’impossibilité de regarder des films très violents (voire les informations) ? Alors vous êtes peut-être ce que l’on nomme de nos jours un « hypersensible ». Ce terme est relativement récent et c’est une capacité émotionnelle que l’on comprend mieux maintenant (et heureusement). Est-ce un atout ou une faiblesse ? Cela dépend surtout de comment on l’accepte et de comment on apprend à vivre avec.
Personnellement, je trouve que j’apprends beaucoup en écoutant les histoires et les cheminements des autres. C’est pourquoi je voulais aborder ce sujet aujourd’hui et vous faire part de mon expérience d’hypersensible. N’hésitez pas à partager la vôtre dans les commentaires.
Pour une approche encore plus pratique, je vous partage aussi dans une seconde partie les différentes pratiques holistiques qui m’ont vraiment aidée.
Mon témoignage d’hypersensible
Petit flashback
J’ai grandi dans les années 80 et c’est vrai que l’on ne connaissait pas ce qu’est une personne hypersensible. J’ai le souvenir de m’être pris constamment des émotions fortes en pleine figure, comme si je rentrais dans un mur, dans de bien nombreuses situations. Puis, regardant autour de moi et constatant que personne d’autre n’avait l’air aussi bouleversé, je ne comprenais pas alors ce qui se passait. Cette impression d’être si différente des autres ne m’a guère quittée depuis. Il me suffisait de fréquenter une personne triste pour rentrer tout aussi triste chez moi, sans raison aucune liée à ma propre vie…
Des états émotionnels en dents de scie difficiles à canaliser, tout en essayant de vivre une enfance et une adolescence normales. Je suis donc devenue très réservée et introvertie. Se confronter au monde extérieur était toujours un grand chamboulement dont il fallait se remettre. Cela a duré ainsi pendant très longtemps. Puis, mon désir de découvrir le monde et les autres étant de plus en plus fort, j’ai adopté (consciemment ou inconsciemment ?) une autre stratégie : ériger un mur entre mes émotions et moi-même, également entre les autres et moi-même d’une certaine façon. Bien sûr, le mur s’effondrait lors d’événements majeurs : des décès, des ruptures amicales et amoureuses. Mais il revenait se dresser de plus belle quand la crise était passée…
Et puis, lors d’une rupture amoureuse particulièrement dévastatrice, j’ai cherché d’autres solutions, plutôt que de me remettre derrière mon mur. J’ai commencé à m’intéresser à des livres de développement personnel et de spiritualité. Un autre monde s’est alors ouvert à moi et aussi des pistes pour évoluer. Je n’ai pas découvert tout de suite ce qu’était l’hypersensibilité (ce terme est venu plus tard) mais j’ai rencontré des gens qui me ressemblaient beaucoup sur ces ressentis-là et ça a été un vrai soulagement. Ce n’était pas encore parfait mais je commençais à rencontrer ma « tribu ».
Avance accélérée jusqu’à aujourd’hui
Je sais que je ne suis pas seule avec ces émotions parfois débordantes. J’ai appris à me protéger sans ériger de mur, plutôt comme une bulle protectrice. J’ai mis en place des petites choses parfois toutes bêtes comme : ne pas regarder de films violents et faire attention à mon niveau d’énergie quand je suis entourée de personnes négatives – voire malsaines (on ne peut pas toujours choisir les situations sociales ou professionnelles dans lesquelles on évolue).
Dans la sphère personnelle, j’ai appris à faire attention à qui je laisse entrer ou pas. Tout simplement. Et si je me sens soudainement triste, agitée, en colère ou autre – sans raison apparente – je cherche alors de qui j’ai bien pu capter ces émotions. Car, oui, les émotions sont aussi des énergies que l’on envoie autour de soi. Pour des personnes hypersensibles, c’est extrêmement facile de se les approprier sans s’en rendre compte. Juste parce que l’on a des capteurs très puissants qui fonctionnent quasi en permanence et notent toutes les variations d’énergie dans notre environnement.
Être hypersensible : d’où cela vient-il ?
J’ai lu beaucoup de théories : est-ce que ce serait tout simplement dans les gènes ? Est-ce que ce serait une hyper-adaptabilité de l’enfant jeune à son environnement qu’il ressentait comme instable – voire hostile ? Les raisons de l’hypersensibilité sont certainement aussi nombreuses qu’il y a d’hypersensibles dans ce monde. A chacun de faire son travail sur soi et de se poser les bonnes questions.
Des pratiques bien-être qui m’ont aidée
Se cultiver sur le sujet
Déjà, bien sûr, de pouvoir mettre un nom sur ce que l’on ressent est d’une importance capitale. Pour cela, lire au sujet de l’hypersensibilité est une 1ère étape indispensable. Comprendre pourquoi ce que l’on vit est différent de son entourage permet de se libérer de beaucoup d’angoisse et de questions.
Apprendre à gérer ses émotions d’hypersensible
Ensuite, il est important de trouver des techniques pour ne pas se laisser déborder par ses émotions, si on ne le souhaite pas. Pour moi, ces 2 pratiques ont eu le plus d’impact :
- La méditation : au risque de me répéter plusieurs fois sur ce blog… La méditation a eu une telle influence bénéfique dans ma vie ! Dans ce cas particulier : pourquoi ? Car, pratiquée régulièrement, elle permet de rapidement se recentrer sur soi et de prendre de la distance d’avec la situation à laquelle on est confronté. Cela évite tout simplement de sombrer dans un déluge émotionnel dont on ne sait plus alors comment se sortir… et surtout sans dégâts. Pour en savoir plus sur la méditation, je vous invite à consulter mon article ici.
- La respiration : d’une certaine façon, cette technique est proche de la première. Mais, pour moi, je l’ai découverte alors que je commençais à pratiquer le yoga. Bien sûr, il y a des exercices de pranayama bien utiles.
Mais le déclic s’est passé pour moi quand l’une des acharyas (un professeur spirituel dans la tradition yogique) a parlé lors d’une conférence de comment protéger son énergie. Partant du principe que, lors de la pratique yogique, on se trouve dans une énergie très élevée, le thème était de savoir comment faire pour rester dans cette énergie élevée dans son quotidien. L’une de ses réponses était très simple: si besoin, recentrez-vous sur votre énergie en vous concentrant sur votre respiration. Cela paraît tout bête mais ça marche vraiment ! Dans les situations où vous vous sentez mal à l’aise, essayez de vous recentrer sur votre souffle. Pour moi, cela a fait une grande différence.
Poser ses limites
Quand on ressent si fortement le besoin et/ou la détresse d’autrui, il est alors extrêmement difficile de dire non à ce qui nous est demandé. Pourquoi dire non quand l’on peut certainement aider l’autre à se sentir mieux ? Car, consciemment ou inconsciemment, certaines personnes vont abuser de cette gentillesse et on va vite se laisser déborder…
Avez-vous déjà ressenti cette grande fatigue après avoir passé du temps avec quelqu’un ? J’ai souvent lu / entendu le terme de « vampire énergétique » qui est très parlant. Cela dit, je pense sincèrement que, dans 80% du temps, la personne en face ne fait pas exprès de « pomper » notre énergie. C’est plus comme un système de vases communicants. Notre énergie est plus élevée et la leur plus basse, ce qui entraîne un échange spontané. Si l’on n’est pas attentifs à cela, on peut alors se retrouver facilement toujours en état de grande fatigue, avec un besoin immense de s’isoler complètement régulièrement.
Utiliser des remèdes holistiques
Les Fleurs de Bach : quand j’ai fait mes formations pour devenir conseillère agréée en Fleurs de Bach, j’ai tout de suite beaucoup utilisé la fleur connue pour éviter d’être une éponge émotionnelle : Walnut. En conjonction avec celle-ci, je recommande également d’utiliser Crab Apple : une fleur de purification qui permet d’évacuer les énergies stagnantes dont on ne veut pas.
Les huiles essentielles : quand on travaille dans le domaine émotionnel, le choix des huiles essentielles est toujours très personnel. Néanmoins, pour élever son énergie et se donner un véritable boost, je recommande l’huile essentielle de verveine exotique (Litsea Cubeba). Cette huile essentielle est beaucoup utilisée en pratique clinique (du moins, en Angleterre où j’ai fait ma formation) pour traiter les états dépressifs. En plus doux et réconfortant, on a ce que j’appelle les huiles essentielles doudou : la lavande vraie (Lavandula Angustifolia) et le néroli (Citrus Aurantium ssp. Amara).
En conclusion
Nous sommes tous différents et nos ressentis vont également évoluer au cours de notre vie. Cependant, il est important de savoir que l’on n’est pas seul à vivre ces émotions intenses qui parfois nous dépassent.
Être hypersensible nous offre aussi le cadeau de pouvoir offrir énormément d’écoute et de compassion aux personnes sur notre chemin. Nous faisons généralement d’excellents thérapeutes, conseillers, coachs de vie, etc. A condition bien sûr de savoir différencier la compassion de l’empathie, afin de ne pas se laisser envahir par les émotions de l’autre. Et également de penser à bien nettoyer régulièrement son aura émotionnelle. Nous pouvons alors faire de ce monde un endroit plus harmonieux pour tous !